Fête des Brandons 2009 (Partie 1)
"Le premier dimanche de Carême, on voit circuler des lueurs vives autour de certaines fermes : ce sont les torches des brandonneurs. Avec ces torches de paille allumées ils courent autour des arbres fruitiers du jardin et du verger ; la flamme lèche et roussit les troncs et cela assure une abondante récolte, parait-il..."
Emile Guillaumin
Cette description des Brandons correspond à une tradition qui persista jusqu'a la première guerre. A l'époque tout le monde brandounnait dans les bourgs et les domaines alentours avec l'espérance d'une moisson meilleure...
De nos jours, il ne reste plus guère que la Chavannée pour célébrer la fin de Carmentraud...
C'est à cet occasion que j'ai passé la journée à la ferme d'Embraud, assistant avec attention à tous les préparatifs de cette folle soirée.
A cette occasion, la "vielle maison" reprend du service, le four à pain est rallumé, prêt à accueillir moulte tartes...
Le mot brandon à en fait deux significations : Il peut désigner la torche de paille avec laquelle on tapote le tronc des arbres fruitiers pour détruire la vermine, geste plus magique que pratique...
Mais Brandon signifie également bucher, il était monté dans certains bourgs, sur le champ de foire, ou sur une butte bien visible de partout.
D'après les recherches des "historiens Chavans", on trouve trace des Brandons dès 1260 ou l'on parlait du "dimanche brandouner". Etymologiquement, brande, brandon, brandonner sont issus du germanique "brand" qui signifie "tison".
A Embraud, dès le matin, c'est la préparation du tas de bois avec force "râpasses de bouchures, boussons de sarments et même cheumnottes et autres éguenuches de chanvre..."
Une fois le brandon monté, c'est le moment de confectionner Carmentraud, mannequin de paille représentant Carnaval, et promis a une à une fin des plus chaudes...
Il ne reste plus qu'a hisser Carmentraud a demeure sur son bucher...
La nuit peut maintenant arriver...